Les Bandes de Bollinger constituent un outil graphique et statistique de premier choix en analyse technique, permettant d’évaluer la volatilité et l’évolution probable d’éléments financiers. Parmi les différentes façons d’interpréter cet outil, il en existe une qui consiste en l’étude du cycle de variation de ces bandes, afin d’anticiper le comportement qu’aura le cours d’une action.
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Les Bandes de Bollinger : la théorie
Développées par John Bollinger, les Bandes de Bollinger sont des bandes de volatilité placées au-dessus et au-dessous d’une moyenne mobile. La volatilité est basée sur l’écart type, un paramètre statistique qui change selon que la volatilité augmente ou diminue. Les bandes s’élargissent automatiquement lorsque la volatilité augmente et se rétrécissent lorsque la volatilité diminue. Cette dynamique des bandes de Bollinger est illustrée sur cette exemple :

Les Bandes de Bollinger se composent d’une bande moyenne avec deux bandes externes. La bande du milieu (sur le graphe ci-dessus, la ligne centrale dans la zone bleue) est une moyenne mobile simple généralement fixée à 20 périodes. La fenêtre de temps utilisée pour calculer l’écart type est la même que pour la moyenne mobile simple, à savoir 20 périodes. Les bandes externes (les lignes délimitant la zone bleue dans le graphe ci-dessus) sont généralement définies à 2 écarts-types au-dessus et au-dessous de la bande du milieu.
Il est possible, sur la base des Bandes de Bollinger, de définir diverses configurations intéressantes en analyse technique. Ainsi, nous pouvons par exemple observer une figure de type « W-bottoms » sur le cours de Recticel durant la période qui courait de Décembre à mi-Janvier, consistant en deux creux au contact de la limite inférieure des bandes, séparés par un retour vers la bande du milieu. Cette figure était annonciatrice d’une possible hausse de grande importance qui allait renvoyer le cours vers la limite supérieure des bandes, ce que nous pouvons observer dans la seconde moitié de Janvier :

Une autre astuce graphique basée sur les Bandes de Bollinger consiste à surveiller toute sortie des bandes (symbolisant un excès extrême à l’achat ou à la vente), ce qui se soldera très généralement par un retour au sein des bandes et un contact avec la moyenne mobile à 7 jours (ici, l’EMA 7).

Nous le comprenons donc avec ces deux exemples simples appliqués à deux cours parmi bien d’autres : les Bandes de Bollinger possèdent un pouvoir prédictif important et constituent un outil de grand intérêt en analyse technique. Intéressons dès lors plus en détails sur l’étude du cycle de la dynamique des Bandes de Bollinger afin de prédire le comportement d’un cours.
Le cycle des Bandes de Bollinger
Le cycle que suit l’indicateur technique se décompose en 4 phases distinctes que nous pouvons définir au regard de l’épaisseur des bandes et de l’orientation des limites inférieures et supérieures (le tout, bien sûr, en s’aidant des volumes).

Nous distinguons 4 phases sur l’image ci-dessus :
- Phase 1 : Pendant cette phase de prémices, les volumes et la volatilité sont faibles, les Bande de Bollinger sont fortement contractées et évoluent de manière parallèle, dans la même direction. Le cours est dans en vitesse de croisière et calme. L’indicateur « Bollinger BandWidth » (BBW sur l’exemple ci-dessus) est bas et stable. On parle de période « squeeze ».
- Phase 2 : Lors du passage en phase 2, nous pouvons observer une forte augmentation des volumes allant de pair avec une volatilité en hausse (le RSI filant dans la zone de surachat ou de survente suivant la tendance). Le cours entre en forte tendance, tout comme la moyenne mobile 20 centrée au milieu des bandes. Nous observons également un écartement des Bandes de Bollinger, quantifié par l’indicateur « Bollinger BandWidth » qui augmente. Les bandes divergent : elles évoluent dans des directions opposées l’une de l’autre. Idéalement, le cours clôturera en dehors des bandes. On parle de période « release ».
- Phase 3 : La phase 3 débute quand l’une des bandes inversent sa direction, passant dans certains cas par une phase plateau où la direction est horizontale pendant plusieurs séances, avant l’inversion proprement dite. Ce faisant, les Bandes de Bollinger évoluent de manière parallèle : c’est la phase dite « de tendance ». Dans le cas d’un cycle haussier, la bande inférieure sera celle considérée par ce changement de direction (dans le cas d’un cycle baissier, ce sera la bande supérieure). L’indicateur « Bollinger BandWidth » se stabilise et reste stable durant la phase de tendance.
- Phase 4 : La volatilité diminue en raison du fait que les volumes se tarissent : la ferveur est passée et n’alimente plus la tendance. Ce faisant, les Bandes de Bollinger se resserrent et nous pouvons entamer une transition en phase 1, généralement établie quand les bandes sont parallèles et cessent de converger l’une vers l’autre.
Les phases du cycle sont donc essentiellement distinguables sur la base de l’indicateur technique « Bollinger BandWidth » (qui mesure la distance entre la bande supérieure et inférieure) et sur la base de l’orientation des limites des bandes, schématisé ci-dessous:

Cas particuliers
L’exemple utilisé précédemment (Claranova) et le schéma ci-dessous sont basé sur un scénario haussier et un cycle classique. Néanmoins, le cycle peut également s’inscrire et être découpé en phase au sein d’un scénario baissier : la situation sera complètement inversée au niveau de l’évolution des bandes, néanmoins le comportement de l’indicateur BBW, les volumes, le RSI et la volatilité se comporteront de la même façon (à ceci près que tout sera orienté à la vente, bien évidemment). Il est également possible d’observer des cycles non conventionnels, généralement caractérisés par une absence de phase 1 en raison de l’irrégularité du cours ou un excès haussier/baissier important lors du cycle précédent.
Ces différents exemples sont illustrés sur l’image ci-dessous :

Entre autres singularités, nous pouvons également signaler que le début de phase 2 doit être défini avec attention. Un écartement de bandes ou une augmentation de volumes/volatilité ne signifient pas systématiquement un passage de phase 1 en phase 2 : sur l’exemple plus haut basé sur le cours de l’action Claranova, dans la phase 1 de fin de cycle, nous pouvons observer deux faux-départs où la volatilité et les volumes ont significativement augmentés, les bandes commençaient à s’écarter mais revenaient rapidement l’une vers l’autre. Il ne s’agissait donc pas, dans ces cas-là, de phases 2 au sens strict.
Conclusion
En connaissant l’évolution du cycle des Bandes de Bollinger et en s’aidant des bons indicateurs (volumes, RSI, BBW), il est donc possible de mettre en place une vision prédictive de grand intérêt. L’important sera de bien définir chaque phase et de ne pas partir sur des conclusions trop hâtives, notamment lors du passage en phase 2 (comme détaillé dans la section « Cas particuliers »). De quoi permettre aux pratiquants de l’analyse technique d’améliorer leurs prises de positions à l’achat ou à la vente !

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