Débutant en bourse ? Voici 30 statistiques clés pour bien analyser une action

Pour qui souhaite investir en bourse en 2021, accéder aux statistiques boursières est facile. En revanche, la vraie difficulté et le vrai intérêt derrière ces statistiques résident dans leur bonne compréhension, pour en tirer les bonnes conclusions. Dans cet article, nous vous détaillons les 30 indicateurs boursiers courants et importants. Ceci, en vue de réaliser de meilleures analyses boursières et prendre les décisions financières les plus judicieuses. Un sujet particulièrement intéressant pour qui souhaite commencer à investir en bourse !

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Table des matières

Avant-propos : où trouver ces indicateurs et statistiques ?​​

Les traditionnels rapports financiers vous fourniront une partie des informations (notamment celles relatives aux statistiques de rentabilité, de bilan, etc.), cependant ces rapports ne suffisent pas. Il vous faudra dès lors aller glaner l’information sur Internet. Heureusement, les sources gratuites sont nombreuses ! Il vous faudra cependant les recouper si vous voulez rassembler les 30 statistiques de cet article.

Prenons pour exemple l’action Apple (AAPL). Citons quelques sources, de façon non exhaustive :

Au besoin, nous vous mettons pour chaque statistique l’acronyme (si existant) ainsi que la traduction anglaise. Ceci, afin de faciliter vos futures recherches.

Découvrez maintenant nos 30 indicateurs clés pour analyser une action et mieux investir en bourse.

Statistiques de valorisation boursière

La capitalisation boursière

La capitalisation boursière (equity market capitalization) est le cours de l’action multiplié par le nombre d’actions en circulation. La capitalisation boursière est un bon moyen de comparer les valorisations d’entreprises dont les nombres d’actions en circulation diffèrent.

La valeur d'entreprise

La valeur d’entreprise (EV ou Enterprise Value) est la capitalisation boursière d’une entreprise à laquelle est ajouté le total de la dette en cours, moins la trésorerie et les équivalents de trésorerie. C’est une donnée très utile dans un contexte de fusions et acquisitions, puisque la valeur d’entreprise permet d’évaluer la justesse d’une offre de rachat (si celle-ci est faite au juste prix … ou non).

 

Le ratio P/E

Le ratio P/E (Price-to-Earning) est le cours actuel de l’action divisé par le bénéfice par action (BPA, en anglais EPS ou Earning-per-Share) passé (trailing P/E) ou futur (forward P/E). Généralement, le BPA sur une période de 12 mois sera utilisé.

Le P/E montre ce que le marché est prêt à payer aujourd’hui pour une action en fonction de ses bénéfices passés ou futurs. Au plus ce ratio sera faible, au plus l’action sera considérée comme bon marché au regard de ses bénéfices.

Evolution du ratio PE du S&P 500 entre 1928 et 2020
Évolution du ratio PE du S&P 500 entre 1928 et 2020. Le dernier pic remonte à la crise de 2008. En prenant la valeur moyenne historique du P/E de l'indice américain (15,81 depuis 1871), il est possible de définir des zones de sous-valorisation/sur-valorisation.

Le ratio P/B

Le ratio P/B (Price-to-Book) est la capitalisation boursière divisée par la valeur des fonds propres (la valeur comptable ou book value). La valeur comptable est la valeur restante de l’entreprise si elle décidait de liquider tous ses actifs et de rembourser toute sa dette.

Plus ce ratio P/B sera bas, plus cela voudra dire que l’action s’échange à un prix inférieur à celui de ses actifs (ce qui est un indice de sous-valorisation).

Le ratio peut aussi être calculé en utilisant la valeur d’une action et non la capitalisation boursière totale. La valeur comptable devra alors être pré-divisée par le nombre d’actions en circulation avant de calculer le ratio.

Le ratio P/S

Le ratio P/S (Price-to-Sales) est la capitalisation boursière d’une entreprise divisée par le total de ses revenus. C’est un indicateur de la valeur accordée à chaque euro/dollar des ventes ou des revenus de l’entreprise. Un faible ratio P/S est un indice de sous-valorisation.

Le ratio peut, ici aussi, être calculé en utilisant la valeur d’une action et non la capitalisation boursière totale. Les revenus totaux devront alors être divisés par le nombre d’actions en circulation avant de calculer le ratio

Le ratio PEG

Le ratio PEG (Price-to-Earnings-Growth) est le ratio P/E divisé par le taux de croissance prévu des bénéfices passé (trailing) ou futur (forward). Généralement, le taux de croissance futur sur une période de 5 ans sera utilisé.

Plus le ratio PEG est bas, plus l’action est considérée comme sous-valorisée au regard de ses prévisions de bénéfices (le plus souvent futurs).

Statistiques de cours

Les moyennes mobiles

Les moyennes mobiles (moving averages) constituent une mesure d’historique de prix simple à comprendre et à mettre en pratique. Une moyenne mobile (ou moyenne glissante) se crée sur la base d’une série de points dont est calculée une valeur moyenne.

Elle est cependant mobile (ou glissante) parce qu’elle est recalculée de façon continue : chaque nouveau point est inclus dans la moyenne, remplaçant le plus ancien. Cette moyenne mobile fournit donc une donnée de prix moyen constamment mis à jour et, souvent, permettra d’identifier des zones de résistances ou de supports historiques.

Exemple Golden Cross CAC40
Exemple d'une golden cross sur le CAC40, en août 2016. Ce croisement particulier de moyennes mobiles est généralement un puissant signal haussier.

Il existe un grand nombre de moyennes mobiles, suivant la période utilisée dans le calcul (7, 50 ou encore 200 jours, semaines ou bien mois) ou le mode de calcul utilisé (moyennes mobiles simples, exponentielles, etc.). À chaque style/horizon d’investissement ses moyennes mobiles !

 

La variation annuelle

La variation sur 52 semaines (52-week range) est la variation du cours de l’action entre son plus bas et son plus haut, sur une période de 52 semaines (soit un an). Cette métrique est très intéressante lorsqu’elle est couplée à la variation annuelle d’une référence, comme un indice boursier, en ce sens qu’elle permet d’identifier des actifs fournissant (rétrospectivement) un rendement supérieur à cette référence.

 

Le bêta

Déjà évoqué dans notre récent article sur la mesure de performance d’un portefeuille, le bêta mesure la tendance du rendement d’un actif à changer en réponse aux changements de rendement pour l’ensemble du marché. On parle de risque systématique : si l’évolution du marché est à la baisse, l’actif sera susceptible de baisser moins que le marché s’il est inférieur à 1 et plus que le marché s’il est supérieur à 1.

Ainsi, une action au bêta de 2 signifie que le prix de cette action a tendance à grimper de 2 % lorsque le marché gagne 1 %. Et inversement en cas de marché baissier.

Statistiques de l'action

Le volume moyen

Le volume moyen (average volume) sur une période donnée est le total des actions échangées divisé par le nombre de jours de cette période. S’attarder sur les variations de volume moyen sur différentes périodes permet d’examiner les tendances de l’activité des transactions. Un pic de volume inhabituel est par exemple le signe d’une activité plus forte (à la vente ou à l’achat, suivant la nature des titres échangés en séance) et donc, d’un intérêt plus marqué de la part du marché.

Le nombre d'actions en circulation

Les actions en circulation (outstanding shares) font référence aux actions d’une entreprise actuellement détenues par tous ses actionnaires, y compris celles détenues par des investisseurs institutionnels et les actions restreintes détenues par les dirigeants et initiés de la société.

Observer les variations du nombre total d’actions en circulation est un bon moyen de juger de la bonne santé financière de l’entreprise ; si ce nombre diminue (rachat d’action, pas de dilution du capital), c’est bon signe !

L'actionnariat institutionnel

La proportion d’actions détenues par des investisseurs institutionnels (institutional ownership), tels que les fonds communs de placement, les fonds de pension et les compagnies d’assurance, constitue une information utile pour l’investisseur particulier.

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Répartition des parts appartenant aux institutionnels sur Apple (AAPL), le 15 juillet 2020. Près de 60% du capital d'Apple est actuellement détenu par des investisseurs institutionnels, comme BlackRock. Source.

En effet, la part du capital détenu par ces acteurs professionnels ainsi que son évolution donnent aux investisseurs des informations intéressantes sur la tendance de la demande institutionnelle, synonyme de confiance du marché professionnel envers l’action. Si une entreprise voit son attrait augmenter auprès de tous les grands investisseurs institutionnels comme Vanguard ou encore BlackRock, il y a fort à parier que cela ne soit pas dû au hasard !

 

Les positions shorts et le ratio short

Les actions vendues à découvert correspondent au nombre d’actions négociées et vendues sans avoir préalablement acheté les actions. Cette façon d’investir est souvent liée à une stratégie spéculative sur la baisse du cours de l’action. Ce faisant, au plus les vendeurs à la baisse seront nombreux, au plus cela sera (souvent) synonyme de problème (ces « investisseurs » ayant une conviction baissière forte sur le titre).

Ce faisant, savoir combien d’actions d’une action ont été vendues à découvert est une bonne indication de la façon dont les investisseurs perçoivent cette action. C’est le ratio short, soit la quantité d’actions vendue à découvert, divisée par le volume moyen de l’action.

Ce ratio indique aux investisseurs la fraction du volume moyen des transactions attribuée aux transactions spéculatives et à découvert. Si le ratio short est en tendance haussière, c’est un indice potentiel de la dégradation du sentiment du marché envers l’action. Il sera alors peut-être temps pour vous de réévaluer votre position et de déterminer s’il est temps de la vendre (ou non).

Les statistiques de dividende

Plusieurs des statistiques qui vont suivre font partie de notre méthode d’analyse fondamentale en 9 points dont nous vous recommandons la lecture.

Le taux et le rendement du dividende

La valeur fiduciaire totale (en euros, dollars) des dividendes versés sur une période donnée est le taux de dividende (dividend rate). Il peut être passé (trailing) ou futur (forward), la période étant souvent d’un an (passé ou à venir).

Le rendement du dividende (dividend yield) est le taux de dividende divisé par le cours actuel de l’action, le tout multiplié par 100. Contrairement au taux du dividende, c’est donc une valeur en pourcentage.

Là où le rendement de dividende futur (forward) fournit une estimation du rendement actuel pour une période donnée future (souvent, l’année à venir) tout en restant hypothétique, le rendement de dividende passé (trailing) fournit le rendement du dividende réel sur une période donnée (souvent, l’année passée) sur la base du cours de l’action.

Le rendement moyen du dividende

Le rendement moyen du dividende (average dividend yield) sur une période pluriannuelle est la somme des rendements annuels du dividende divisée par le nombre d’années considérées. Un investisseur de revenu à long terme peut utiliser le rendement du dividende moyen sur 5, 10 ou encore 20 ans pour projeter les rendements futurs des actions qu’il possède.

Le ratio de distribution

Le ratio de distribution (payout ratio) exprime le taux de distribution des bénéfices. Ce ratio est l’expression de la politique qu’une société met en place envers son actionnariat. Calculé en divisant le montant du dividende par action par le bénéfice net par action (BPA), il traduit soit la générosité de l’entreprise à l’adresse de ses actionnaires (s’il est élevé), soit la priorisation des investissements (s’il est faible).

Suivant le style d’entreprise, ce ratio devra ou non être élevé (une entreprise de croissance aura tout intérêt à prioriser les investissements pour continuer à croître)

Statistiques de rentabilité

La marge bénéficiaire

La marge bénéficiaire (profit margin) est le pourcentage des revenus restants après les dépenses, y compris les taxes, l’amortissement et les intérêts. Les paiements de dividendes aux actionnaires peuvent ou non être inclus dans les dépenses.

 
Une femme de vingt-quatre ans comptant les billets d'un dollar.

La marge bénéficiaire d'exploitation

La marge bénéficiaire d’exploitation (operating profit margin) soustrait les dépenses d’exploitation des revenus de l’entreprise, mais ne tient pas compte des intérêts ou des taxes dans le calcul. En d’autres termes, la marge bénéficiaire d’exploitation est le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT ou Earnings Before Interest and Taxes) divisé par le chiffre d’affaires.

 

Statistiques d'efficacité de gestion

La rentabilité des actifs (ROA)

La rentabilité des actifs (ROA ou Return on Assets) est le revenu net de l’entreprise divisé par le total des actifs de l’entreprise. Le rendement des actifs mesure la productivité des actifs corporels et incorporels d’une entreprise.

 

La rentabilité des capitaux propres (ROE)

La rentabilité des capitaux propres (ROE ou Return on Equity) mesure en pourcentage le rapport entre le résultat net d’une entreprise et les capitaux propres investis par ses actionnaires. Ce faisant, ce ROE mesure la capacité d’une entreprise à générer des profits à partir de ses seuls capitaux propres, sans prendre en compte d’autres sources de financement.

Plus le ROE est élevé, plus la société réalise des bénéfices. Un moyen simple de déterminer si une entreprise génère un bon rendement des capitaux propres consiste alors à comparer son ROE à la moyenne de son secteur.

Statistiques de bilan (balance sheet)

La marge bénéficiaire brute

Contrairement à la marge bénéficiaire expliquée plus haut, la marge bénéficiaire brute (gross margin) ne soustrait des revenus que le coût des marchandises vendues (COGS ou Cost Of Goods Sold).

 

Le bénéfice par action (BPA)

Le bénéfice par action (EPS ou Earning-per-Share) divise les revenus de l’entreprise par le nombre d’actions ordinaires en circulation. Le BPA dilué, lui, tient compte des actions ordinaires et non ordinaires comme les titres convertibles ou les actions de préférence, qui peuvent ce faisant diluer le bénéfice par action. Le BPA dilué est dès lors considéré comme plus pertinent car non biaisé.

La croissance du bénéfice par action

Lorsque le taux de croissance du BPA (EPS growth) trimestriel d’une année à l’autre est positif, cela signifie que l’entreprise devient plus rentable avec le temps. Ce type d’entreprise est souvent de qualité.

La dette totale

La dette totale (total debt) comprend la dette à long terme et les passifs courants, qui sont des dettes à rembourser dans un délai d’un an. La dette à court terme et les soldes des créditeurs sont deux composantes du passif à court terme.

Lorsque les temps sont durs économiquement (comme actuellement), la dette devient un paramètre important à prendre en compte. Des niveaux d’endettement élevés augmentent la probabilité qu’une entreprise puisse déposer le bilan, ce qui pèsera généralement sur son cours de bourse. De plus, qui dit dette dit intérêts, ces derniers n’étant pas moins qu’une perte de valeur pour l’actionnaire puisque l’argent généré par l’entreprise est capturé par la dette (au lieu d’être versé aux actionnaires sous forme de dividendes).

La dette est donc un paramètre très intéressant à l’heure actuelle. Ne le négligez pas !

Le ratio D/E

Le ratio capitaux empruntés/capitaux propres (D/E ou Debt-to-equity ratio) est un ratio financier indiquant la proportion relative des capitaux propres et de la dette utilisée pour financer les actifs d’une entreprise.

Une dette élevée par rapport au capital d’investissement peut signaler des problèmes financiers ou une faillite future potentielle.

Le ratio de liquidité générale

Le ratio de liquidité générale (current ratio) est une comparaison des actifs à court terme d’une entreprise par rapport à ses passifs à court terme. Dit autrement, il compare la liquidité en espèces pour rembourser les passifs courants.

La capacité d’une entreprise à payer des dettes arrivant à échéance dans l’année est un facteur crucial à prendre en compte.

Statistiques de compte du résultat (income statement)

Les revenus

Les revenus sont les recettes générées par les activités commerciales normales et constituent généralement la première ligne d’un bilan/rapport financier. Les revenus peuvent être de 2 types : les revenus de vente et les revenus de non-vente. Ces derniers comprennent les revenus tirés de poursuites judiciaires ou d’autres sources non liées au business model de l’entreprise.

 

La croissance des revenus

La croissance des revenus (revenue growth) trimestriels correspond aux revenus du trimestre le plus récent moins les revenus du même trimestre de l’année précédente, le tout divisé par les revenus du même trimestre de l’année précédente. L’analyse de la croissance des revenus d’une année à l’autre (glissement annuel) peut atténuer le bruit saisonnier.

Statistiques de flux de trésorerie (cash flow statement)

Flux de trésorerie d'exploitation

Le flux de trésorerie d’exploitation (OCF ou operating cash flow) est une mesure du montant de trésorerie généré par les activités commerciales normales d’une entreprise. Il correspond au revenu net de la société ajusté avec l’amortissement, les débiteurs et les créditeurs, l’amortissement hors trésorerie et l’amortissement des intérêts.

Serrage de mains dans le cadre d'une réunion business

Le flux de trésorerie disponible avec endettement

Le flux de trésorerie disponible à effet de levier/avec endettement (LFCF ou levered free cash flow) est la trésorerie restante pour les actionnaires après que la société a payé ses factures, en particulier la dette.

La différence entre les flux de trésorerie d’exploitation avec effet de levier et sans effet de levier réside dans les dépenses dues aux obligations financières. Le flux de trésorerie disponible à effet de levier est une statistique extrêmement importante, car elle constitue un meilleur indicateur du niveau réel de rentabilité d’une entreprise

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