Focus sur les Next Eleven, prochains marchés émergents majeurs

Nouvelle décennie et normalisation des rendements des marchés émergents actuels nous invitent à nous intéresser à leurs successeurs. À cheval entre marchés émergents et marchés frontières, découvrez le groupe des Next Eleven, les marchés émergents de demain …

En note préliminaire, le rédacteur signale ne pas être actionnaire des ETF et fonds cités à titre d’exemples dans cet article.

Les Next Eleven (N-11), marchés d’avenir

Définition

Il y a quelques mois, nous vous présentions les Marchés Frontières (frontier market). Comme nous l’expliquions alors, ces économies, peu développées, pouvaient permettre d’obtenir des rendements théoriquement supérieurs aux marchés émergents, pour une prime de risque plus importante. Cependant, un investisseur désirant miser sur le développement des nouvelles économies émergentes sur le long terme pourrait tout à fait se satisfaire d’un sous-groupe de pays bien précis, au sein même des marchés émergents.

Regardons donc ce qui se trouve à la jonction entre ces marchés frontières hautement volatiles et des marchés émergents majeurs comme la Chine ou l’Inde : le groupe des Next Eleven.

Drapeaux des pays du groupe des Next Eleven (N-11): Bangladesh, Égypte, Indonésie, Iran, Mexique, Nigéria, Pakistan, Philippines, Turquie, Corée du Sud et Vietnam
Les drapeaux des pays du groupe des Next Eleven (N-11)

Les Next Eleven, que nous pouvons traduire par les « Onze Prochains » (abrégé dans cet article « N-11 »), constituent une liste créée par l’économiste Jim O’Neill de Goldman Sachs en 2005. Ce groupe des Next Eleven est un ensemble 11 pays répartis un peu partout dans le monde :

  • Bangladesh : pays asiatique densément peuplé avec une économie de marché en développement rapide. Les textiles et les fruits de mer sont les principales exportations et les États-Unis sont le premier partenaire commercial.
  • Égypte : l’instabilité politique des printemps arabes a causé des dommages massifs à l’économie égyptienne. Néanmoins, l’Égypte demeure une économie importante dans la région (la troisième d’Afrique), notamment grâce au canal de Suez (un nœud économique mondiale d’importance capitale). Le tourisme est également une source d’afflux de capitaux étrangers pour l’économie du pays.
  • Indonésie : quatrième plus grand pays au monde en termes de population, c’est une société démocratique faisant partie du G20, avec une classe moyenne déjà importante et en croissance. La richesse du pays réside principalement dans ses ressources naturelles, du pétrole au gaz en passant par les métaux et minerais.
  • Iran : cas particulier du N-11, ce pays est l’un des plus grands exportateurs de pétrole au monde, mais près de 20% de son PIB est géré par des organisations religieuses. Bien que la population iranienne soit jeune, instruite et que le pays connaisse une industrialisation rapide, le pays est sous le coup de sanctions économiques depuis 2018 et le risque de conflit militaire est important.
  • Mexique : deuxième plus grand pays et deuxième plus grande économie d’Amérique Latine (après le Brésil), membre du G20 et société démocratique. De nombreuses grandes sociétés mexicaines sont cotées sur les bourses américaines.
  • Nigeria : plus grand pays africain en termes de population, c’est un des pays les plus prometteurs du N-11 au niveau croissance économique. Le pétrole et l’agriculture représentent plus de 50% du PIB actuel et les produits pétroliers représentent 95% des exportations. Les secteurs industriels et des services sont en hausse, ce qui laisse entrevoir un potentiel économique important qui n’a pas échappé aux investisseurs chinois, américains et indiens.
  • Pakistan : marché à haut potentiel, basé sur une population et une classe moyenne croissantes, une urbanisation et une industrialisation rapides et des réformes économiques en cours, bien que lentes. Cependant, de nombreux risques politiques et globaux existent sur le marché pakistanais.
  • Philippines : en tant que pays nouvellement industrialisé, les Philippines sont une économie avec un vaste secteur agricole où les services continuent de croître dans l’économie.
  • Turquie : bien que politiquement sujette à discussion ces dernières années, la Turquie présente une stabilité politique, une situation géographique unique (entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient) et une maturité du marché qui en font une option d’investissement viable à long terme.
  • Corée du Sud : il s’agit de l’économie la plus avancée du N-11, à tel point que nombre d’experts ne considèrent plus cette économie du G20 comme un marché émergent. En croissance rapide depuis des décennies, la Corée a été surnommée l’un des Quatre Dragons Asiatiques. C’est le pays du N-11 qui présente le plus d’options d’investissement accessibles pour l’investisseur particulier.
  • Vietnam : particularité pour ce dernier pays, il s’agit d’un régime communiste autoritaire, où l’économie est divisée entre l’État et le marché libre. L’industrie et les services continuent d’augmenter dans le mix économique du pays, au détriment de l’agriculture traditionnelle. Le marché boursier de ce pays est et restera probablement volatil dans les années à venir.
Garçon courant dans un champ dans un pays Next Eleven

Les pays du N-11 sont tous des marchés émergents, mais ils peuvent être classés en deux groupes :

  • Les économies en développement : ces pays reposent encore largement sur des exportations primaires (basées sur l’agriculture, la sylviculture, la pêche et les activités minières), avec une capacité industrielle restreinte. Nous y retrouvons par exemple le Bangladesh, le Nigeria ou encore le Vietnam;
  • Les économies nouvellement industrialisées : ces pays ont une plus grande capacité industrielle et commencent généralement à exporter des biens manufacturés. Il s’agit par exemple du Mexique, de l’Indonésie ou encore de l’Égypte.

Historique des Next Eleven

En 2003, Goldman Sachs publiait une étude portant sur le groupe des BRIC, ces grandes puissances émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Selon leur vision initiale, ces pays représentaient les économies ayant le plus grand potentiel de développement d’ici 2050 sur la base de fondamentaux économiques positifs, de populations importantes et croissantes et de la capacité d’exploiter des ressources, telles que le pétrole.

En 2005, changement de vision avec l’article “How Solid are the BRICs?”. Goldman Sachs y évoquait pour la première le groupe des Next Eleven, successeur du BRIC. Selon la célèbre banque d’investissement, ce seraient en vérité ces pays qui deviendraient les plus grandes économies du monde au 21e siècle. À l’époque, Goldman Sachs avait identifié ces 11 pays via plusieurs thèmes porteurs au sein des BRIC : l’énergie, l’infrastructure, l’urbanisation, le capital humain et la technologie.

La Corée du Sud a obtenu le meilleur score de tous les pays du N-11 étudiés par Goldman Sachs. Á l’époque, le pays était considéré comme une économie en croissance rapide, en avance sur les dix autres, bien que toujours en retard sur les BRIC. Depuis, de tous les pays du N-11, la Corée du Sud a probablement été le pays le plus à la hauteur des prévisions économiques de l’époque.

Quelques chiffres sur les Next Eleven

Les investisseurs s’intéressent aux Next Eleven car leurs économies sont attendues en forte croissance au 21e siècle. Alors qu’en 2018, le taux de croissance mondial s’élevait à 3%, 6 des 11 pays du groupe ont vu leur PIB dépasser le seuil de 5% de croissance. La Turquie et la Corée du Sud atteignaient des PIB légèrement inférieurs l’année dernière, le Mexique et le Nigeria étant sensiblement derrière. L’Iran, lui, a fortement souffert des sanctions économiques américaines en 2018.

Sources des données : Banque Mondiale et Country Economy (pour l’Iran)

Collectivement, le groupe du N-11 englobe un peu moins d’un milliard et demi de personnes, son PIB nominal en 2018 dépassant les 6400 milliards de dollars (toujours selon les chiffres de la Banque Mondiale). Ce chiffre équivaut à environ la moitié du PIB de la Chine, pour une population pourtant légèrement supérieure. Les Next Eleven partagent ainsi les caractéristiques d’une population importante, à croissance rapide, combinée à une capacité industrielle et un potentiel économique importants. Ensemble, ces facteurs indiquent un marché de consommation en croissance avec un potentiel de gain accru dans la durée, créant des opportunités commerciales pour les entreprises locales et internationales.

Ces taux de croissance sont bien plus attrayants que ceux de pays développés comme la France ou les USA. C’est ce qui explique que, selon Goldman Sachs, le groupe du N-11 pourrait se développer jusqu’à valoir deux tiers de la taille des économies du G7 d’ici 2050. Cependant, ce potentiel s’accompagne de risques non négligeables. Nous y reviendrons plus loin.

Les relais de croissance au sein des Next Eleven

Infrastructures au Bangladesh, un pays du groupe Next Eleven (N-11) : une autoroute, un port et un chantier de bâtiment

La forte croissance économique observée dans les pays du N-11 crée de nouveaux marchés de consommation, de nouvelles opportunités pour les entreprises. Comme expliqué plus haut, à l’époque de la définition du N-11, Goldman Sachs avait identifié ces pays au travers de plusieurs thèmes dont l’importance avait déjà été éprouvée dans le développement du groupe du BRIC.

Ainsi :

  • L’urbanisation du N-11 devrait soutenir sa croissance économique, notamment en soutenant la croissance de sa productivité, comme cela a déjà été le cas en Chine et comme cela commence à se produire en Inde ;
  • Certains des pays du N-11 sont très intéressants pour les investisseurs ciblant le secteur des infrastructures. Ainsi, au Bangladesh, l’assainissement efficace de l’eau, un approvisionnement électrique fiable et des réseaux de transport décents font défaut dans tout le pays, malgré une croissance économique soutenue ;
  • Le capital humain est un aspect essentiel de cette croissance à long terme. L’espérance de vie au sein du N-11 aujourd’hui (72 ans) ressemble à celle du BRIC (73 ans) mais accuse une décennie de retard par rapport au G6 (82 ans) ;
  • L’adoption de la technologie est également importante pour la croissance à long terme. La domination des téléphones mobiles se propage au N-11, amenant avec elle des besoins en services informatiques, en infrastructure spécialisée, en services, etc.

Risques associés aux Next Eleven

Bien que les pays du N-11 présentent un potentiel de croissance important, il existe également toute une série de facteurs qui pourraient les empêcher de suivre la trajectoire de croissance qu’ont connue les pays du BRIC :

  • Les variations des cours des matières premières affectent les pays du N-11 produisant ces mêmes matières premières. Par exemple, hormis la Corée du Sud, tous les pays du N-11 sont des producteurs de pétrole (avec ou sans exportation). En conséquence, un cours du pétrole élevé leur sera bénéfique ; cependant, la tendance à long terme du prix de l’or noir est baissière, notamment grâce au développement des énergies renouvelables. Cette tendance crée une pression économique sur le N-11 ;
  • Les événements politiques intérieurs peuvent également peser sur la croissance. Citons par exemple l’instabilité politique persistante au Pakistan, le regain de tension entre l’Iran et les USA ou encore les activités de groupes terroristes en Indonésie ou aux Philippines.

Ces éléments peuvent freiner l’intérêt du N-11 en termes d’opportunités d’investissements. Ils pourraient, par extension, avoir des conséquences négatives sur la croissance de leur PIB.

Investir dans les Next Eleven

Centre historique de la ville de Mexico, au Mexique, un des Next Eleven

Premier conseil : évitez l’exposition directe à des actions d’entreprises de pays du N-11. Le risque associé est trop important, tant au niveau diversification qu’au niveau des taux de change ou, tout simplement, de la liquidité. Hormis quelques entreprises mondiales comme Samsung (Corée du Sud), le rendement potentiel ne vaut pas la prime de risque.

Bien qu’investir dans les marchés émergents permette, indirectement, de s’exposer au N-11, nous parlerons de fonds et d’ETF plus spécifiques des Next Eleven.

Notons d’emblée que nous ne parlerons pas de l’Iran dans cette section. En effet, tout investissement dans ce pays ne peut être que théorique. Il n’existe aucun moyen pratique d’investir en Iran pour le moment, d’autant plus suite aux sanctions commerciales de 2018.

Commençons par l’approche globale. Hélas, bon nombre d’options n’existent plus à l’heure actuelle. Peu de choses à dire à ce sujet :

C’est malheureusement tout pour l’approche globale, ce qui nous permet d’aborder l’approche « pays spécifique ».

Cette approche, qui a le mérite d’être plus « abondante », a le gros désavantage d’être risquée. En effet, le risque de répartition géographique est très élevé lorsqu’il s’agit d’investir dans un fonds ou un ETF dédié, par exemple, au seul Mexique. Investir dans ce type de véhicule financier nécessitera d’incorporer l’investissement dans un portefeuille plus large et diversifié. Réduire le risque en combinant plusieurs fonds/ETF de pays du N-11 reste également une solution pour qui souhaitera s’exposer aux Next Eleven.

Pays du N-11ETF (justETF)Fonds (Morningstar)
BangladeshListe des ETF UCITS BangladeshNA
ÉgypteNANA
IndonésieListe des ETF UCITS IndonésieListe des fonds Indonésie
IranNANA
MexiqueListe des ETF UCITS MexiqueListe des fonds Mexique
NigeriaNANA
PakistanListe des ETF UCITS PakistanNA
PhilippinesListe des ETF UCITS PhilippinesNA
TurquieListe des ETF UCITS TurquieListe des fonds Turquie
Corée du SudListe des ETF UCITS Corée du SudListe des fonds Corée du Sud
VietnamListe des ETF UCITS VietnamListe des fonds Vietnam

Nous pouvons voir que certains pays (comme le Nigeria ou l’Égypte) ne sont pas directement accessibles ; il vous faudra passer par des fonds/ETF plus généraux (par exemple, exposé à l’Afrique). L’offre de fonds se focalise sur les marchés plus évolués du N-11 (Turquie, Corée du Sud, Vietnam, Mexique et Indonésie). Les ETF, eux, sont plus nombreux et permettent d’investir sur les marchés Pakistanais, Bangladais ou Philippin, au travers de certaines subtilités qu’il nous faut mentionner :

  • Ils suivent l’indice IM (investable market) des marchés de ces pays : développés par MSCI, ces indices IM capturent, dans les trois cas, approximativement 99% de la capitalisation de marché de ces pays. Il ne s’agit donc pas d’un sous-échantillon qui serait peu représentatif de l’économie de ces pays du N-11 ;
  • Ils sont exprimés en USD : ce qui induit un risque de change pour l’investisseur européen qui investit en euros ;
  • Ils fonctionnent de façon synthétique : ces marchés étant moins accessibles et peu liquides, Xtrackers (l’émetteur de ces ETF) passe par des constructions synthétiques. Ces dernières reproduisent la performance de ces indices IM à l’aide de dérivés et de swaps plutôt que de titres physiques. Ceci a l’avantage de copier la performance d’un marché peu accessible, au prix d’un risque supplémentaire, le risque de contrepartie ;
  • Ils sont de petite taille : nous parlons de segments boursiers de niche, destinés aux investisseurs avertis. Ce manque de visibilité fait que ces ETF sont généralement de petites tailles, à faibles encours et volumes, ce qui augmente le risque de liquidité et le risque de fermeture. Par exemple, l’ETF Xtrackers MSCI Bangladesh IM Index Swap UCITS ETF 1C gère un encours d’à peine 8 millions d’euros ! Ces ETF à petits encours ne sont pas à mettre entre toutes les mains.

Si votre objectif est de vous exposer au groupe du N-11 au travers d’un risque élevé, mais maîtrisé, limitez-vous aux marchés plus évolués :

  • Via la gestion active : l’expérience d’un gestionnaire de fonds actif pourra s’avérer utile pour naviguer sur ces marchés « exotiques », au prix de frais de gestions plus élevés ;
  • Via la gestion passive : ces ETF auront de plus gros encours de gestion et seront à réplication physique, ce qui élimine certains risques évoqués ci-dessus. Dans tous les cas, le risque de change sera bien souvent inévitable.

Observons maintenant l’offre d’ETF disponibles. Lorsque plusieurs ETF sont disponibles pour un même pays, nous nous limiterons (par clarté) à ceux présentant des encours sous gestion supérieurs à 10 millions d’euros. Nous incluons également les ETF MSCI World et MSCI EM IMI aux encours les plus élevés dans le comparatif.

Données : justETF

Côté performances, l’année 2019 a été favorable au N-11 sauf pour le Bangladesh. Sur 5 ans, cependant, nous pouvons observer une disparité plus importante. Seuls la Corée du Sud, le Vietnam et l’Indonésie affichent des performances -nettement- positives. La Turquie, au regard de ses performances en 2019, pourrait être en train de rattraper son retard historique au sein du groupe du N-11. Soulignons enfin que la volatilité de ces ETF a tendance à être importante, ce qui a tendance à ternir le ratio rendement/risque. À ce niveau, la Corée du Sud reste le meilleur élève (ratio de 0,32 sur 5 ans).

À chacun de définir s’il aura intérêt à investir dans ces pays ou si un fonds/ETF plus général des marchés émergents ne serait pas plus intéressant. En moyenne, sur 5 ans, le rendement des ETF émergents se situe entre 35% et 40% (voire plus dans le cas d’un ETF spécialisé sur le BRIC).

Conclusion

Le Mexique pourrait-il être un candidat aux BRIC ? La Turquie deviendra-t-elle la deuxième plus grande économie de l’Europe continentale ? Le Vietnam pourrait-il réussir à rejoindre les rangs des grandes économies ? Autant de questions sur les N-11 qui devraient trouver une réponse dans les années et décennies à venir. Nous parlons en effet d’investissement de conviction sur le très long terme.

À l’avenir, les facteurs nationaux et internationaux décideront des perspectives de croissance des pays du N-11, notamment au regard de la demande des principaux marchés d’exportation. Pour les Next Eleven, il s’agit principalement des USA et la Chine et il est difficile, à l’heure actuelle, d’estimer les retombées de la guerre commerciale qui se joue entre ces deux blocs économiques (qu’elles soient bonnes ou mauvaises pour le N-11).

Les pays les plus stables – via la démocratie … ou la dictature – auront de meilleures perspectives de croissance constante sur la durée. À ce niveau, pointons la Corée du Sud, le Vietnam, le Mexique ou encore l’Égypte. Un facteur clé pour l’Iran sera la poursuite des sanctions économiques par les États-Unis, d’autant plus exacerbées ces dernières semaines, ce qui freinerait la croissance du pays.

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