La Suède est l’un des pays les plus riches du monde. Très industriel, tourné vers l’avenir, découvrez comment investir dans l’économie suédoise en bourse grâce à 4 options différentes !
Que vous investissiez en actions, ETF ou fonds d’investissement, vous devriez trouver votre bonheur dans cet article !
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Table des matières
En résumé
- Le modèle nordique présente des particularités attrayantes
- La Suède est le poids lourd du bloc nordique et présente quelques risques
- Investor AB permet de s’exposer à la Suède simplement et à moindre frais
- Les fonds d’investissements peuvent encore surprendre à l’heure des ETF !
Le modèle nordique, un exemple économique
Pourquoi s'intérêter aux économies nordiques ?
Les économies nordiques sont souvent louées pour leur réussite socio-économique. Les pays nordiques (Danemark, Finlande, Suède, Islande et Norvège) forment en effet un bloc à part au sein du reste de l’Europe. Bloc caractérisé par toute une série de paramètres institutionnels et culturels qui s’alimentent mutuellement pour former un cercle vertueux : le modèle dit nordique.
Ce bloc présente deux caractéristiques principales :
- d’une part, un capitalisme concurrentiel de libre marché qui favorise l’innovation et le progrès technologique, moteur de croissance économique sur le long terme ;
- d’autre part, un généreux système de protection sociale financé par les contribuables et administré par le gouvernement au profit de tous les citoyens.

C’est une alternative attrayante à la forme de capitalisme conquérant rencontré aux États-Unis, par exemple, à l’origine d’importantes inégalités. A contrario, cette forme vertueuse de capitalisme à la scandinave se retrouve par exemple dans le Fonds Souverain norvégien.
Plus gros fonds souverain au monde, c’est un fonds d’État basé sur des placements financiers détenus et gérés par l’État. Cependant, il appartient au peuple norvégien et qui vise à assurer une forme de retraite d’état pérenne financée par les richesses d’hydrocarbures du pays. Voyez-y donc une sorte d’économie hybride mélangeant visions capitalistes et socialistes.
Et cela semble porter ses fruits : les économies nordiques sont parmi les plus riches du monde et affichent des performances supérieures aux moyennes de l’UE et de l’OCDE. Qu’il s’agisse de l’éducation, du taux d’emploi, du niveau de vie, du bonheur ou encore du PIB. C’est simple : ces pays sont régulièrement en tête des classements socio-économiques.
S’ils en sont là, c’est donc grâce à ce modèle nordique rendu possible par des choix politiques d’après-guerre. Choix qui leur ont permis de profiter à plein régime de la mondialisation et des progrès technologiques du 20e siècle. Ces pays ont en effet très tôt orienté leur choix vers une production industrielle complexe et diversifiée. Il n’est ainsi pas étonnant de constater que l’industrie représente près du quart de l’indice régional MSCI Nordic Countries. Les entreprises industrielles (et en conséquence cycliques) y sont nombreuses !
Focus sur la Suède, la plus intéressante des économies nordiques
Et s’il est un pays qui se distingue au sein du bloc nordique, c’est bien la Suède. Un pays que j’ai pu d’ailleurs découvrir cet été lors de mes dernières vacances, durant lesquelles m’est venue l’idée de cet article !
La Suède représente un peu plus de 40 % du poids géographique du MSCI Nordic Countries. Elle possède le PIB le plus important du bloc nordique, même si la Norvège possède le PIB par habitant le plus élevé (du fait d’une population deux fois plus faible). Néanmoins, le PIB suédois a été fortement impacté par la COVID-19, au même titre que le reste du bloc nordique, mais de façon générale moins fortement que le reste de l’Europe.

Depuis le début des années 1990 (et à la suite d’une période économique difficile), la Suède favorise fortement la création d’entreprise, l’esprit « start-up nation » ayant par exemple mené à la création du géant Spotify. C’est un point intrinsèque de l’économie suédoise : promouvoir les start-ups et un marché concurrentiel plutôt que de protéger les grandes entreprises. Et l’on peut dire que cet esprit porte ses fruits en bourse, comme le montre le graphe ci-dessous au travers des performances de l’indice suédois OMX Stockholm 30.

Comme valeurs importantes de cet indice, citons les groupes industriels diversifiés Atlas Copco et Sandvik, le constructeur automobile Volvo ou le serrurier Assa Abloy. On y retrouve également le géant pharmaceutique AstraZeneca, ainsi qu’une holding, Investor AB, dont je vais vous parler plus en détail plus bas…

Investir en bourse en Suède comporte des risques
Même si la Suède possède une économie forte et des atouts non négligeables, elle présente malgré tout des risques à connaître si vous désirez vous exposer à son économie.
Premièrement, comme expliqué plus haut, la Suède est une économie très industrielle. Sur les 30 valeurs qui composent l’indice OMX Stockholm 30, 8 lignes (soit 32 % de l’indice) sont des entreprises industrielles :

Il s’agit donc d’une économie cyclique par nature, déjà malmenée par la crise énergétique et qui reste sensible aux cycles économiques. Nous nous dirigeons presque certainement vers une période de récession dont l’ampleur reste encore à définir, surtout en Europe. Une telle baisse conjoncturelle réduirait fortement la vigueur de l’économie suédoise, et pourrait a contrario offrir un très net rebond lorsque l’activité économique repartira à la hausse.

Mais quand ? Certaines personnes y verront peut-être une opportunité d’investissement contrarien, contracyclique, les cours ayant probablement déjà intégré la récession à venir (ou du moins, partiellement)…
Risque mineur, quoique : la Suède ne fait pas partie de la zone euro, la monnaie du pays étant la couronne suédoise (SEK). Il existe donc un risque de change, bien que la SEK soit une monnaie secondaire.
Enfin, sans trop m’attarder sur ce point faute d’expertise, signalons deux risques géopolitiques. D’une part, le pays a subi récemment quelques frictions avec la Russie. D’autre part, le pays a dernièrement changé de régime politique, les partis de droite et d’extrême droite ayant un plébiscite certain. Chacun fera sa propre appréciation d’un tel changement, et il conviendra d’observer l’impact économique et boursier de ce changement dans la durée, notamment vis-à-vis de l’État-providence efficace du modèle nordique…
Quatre façons d'investir sur la Suède et l'économie suédoise
Maintenant que le cadre est posé, passons au vif du sujet : comment investir en pratique sur la Suède et l’économie suédoise ?
J’ai personnellement trouvé 4 façons de faire, et je suis personnellement exposé à ce pays au travers d’une de ces options.
Investor AB, la holding nationale
Fondée en 1916, Investor AB est une société de portefeuille qui focalise son style d’investissement sur des entreprises mondiales de grande qualité. Elle réalise ses investissements tant sur des entreprises cotées (65 %), non cotées (19 %) et grâce à ses fonds d’investissement EQT (15 %).
Pourquoi citer Investor AB ? Tout simplement parce que ses positions cotées sont toutes suédoises ! On y retrouve les grands noms cités plus hauts : Atlas Copco, ABB, SEB, AstraZeneca, Ericsson, etc.

En investissant dans une action de la holding, vous investissez donc quasi en direct dans l’économie suédoise, la pondération étant différente de l’indice OMX Stockholm 30.
Son taux de croissance annuel composé (TCAC) depuis 1992 est de 14 %, et de 13 % ces 5 dernières années. L’entreprise verse un dividende depuis 1975 et ne se traite pas vraiment avec une décote sur sa valeur nette d’inventaire. Elle n’est donc pas réellement bon marché.
Notez qu’il existe en fait deux actions Investor. Les actions de classe A (INVE A) ont 1 vote, là où les actions de classe B (INVE B) ne possèdent qu’un dixième de vote. Le dividende est le même pour les deux actions. Personnellement, j’ai préféré la classe B, car cette dernière est bien plus liquide et il est ainsi plus simple d’y investir. En tant qu’action européenne, Investor AB est éligible au PEA.
Pour investir facilement sur le marché boursier suédois, tout en limitant les frais de conversion et de courtage, je passe pour ma part par Interactive Broker. En utilisant mon lien de parrainage, vous recevrez des actions IBKR gratuitement à chaque dépôt, et ce, pendant 1 an !
iShares OMX Stockholm Capped UCITS, l'ETF 100% Suède
L’ETF iShares OMX Stockholm Capped UCITS (OM3X – IE00BD3RYZ16) est un ETF qui réplique l’indice suédois OMX Stockholm dont je parlais plus haut, soit environ 85% du marché d’actions public en Suède.
Comme son nom l’indique, l’ETF est cappé. C’est-à-dire que la pondération de chaque ligne est plafonnée à 10 % (l’indice sous-jacent étant pondéré selon la capitalisation boursière).
Cet ETF capitalisant, domicilié en Irlande et dont l’encours avoisine les 400-500 millions d’euros, n’est pas éligible au PEA. Il présente une structure de type réplication physique totale, pour un total de frais sur encours (TER) de 0,1 %. Son profil de risque et de rendement est de 6 sur une échelle de 7.
Selon les données de Quantalys, le ratio de Sharpe sur 3 ans se situe à 0,42, avec une performance annualisée sur 5 ans de 6,11 %. L’indice sous-jacent étant à 7,5 % sur la même période.
Vous pourrez notamment le retrouver sur la bourse allemande Xetra, libellé en SEK.
Xtrackers MSCI Nordic UCITS, pour une exposition plus globale
Les deux options précédentes étaient focalisées sur la Suède. Mais dans une optique de diversification du risque, vous pourriez peut-être préférer une exposition plus large, au bloc nordique par exemple.
L’ETF Xtrackers MSCI Nordic UCITS (XDN0 – IE00B9MRHC27) va justement vous permettre d’investir sur l’indice MSCI Nordic. Rappelons que la Finlande fait partie de la zone euro.
La principale exposition géographique de l’ETF reste la Suède (40%), ce qui correspond au but recherché ici, cependant la première ligne suédoise n’arrive qu’en 4e position et c’est justement… Investor AB (classe B) !
Cet ETF présente le désavantage (de mon point de vue) d’être distributif. Malgré sa domiciliation irlandaise, il faudra donc tenir compte de votre situation fiscale du côté de la taxation des dividendes (rendement de ~ 3%). Il présente une structure de type réplication physique totale, pour un total de frais sur encours (TER) de 0,3%. Son profil de risque et de rendement est de 6 sur une échelle de 7.
Selon les données Quantalys, le ratio de Sharpe sur 3 ans se situe à 0,53, avec une performance annualisée sur 5 ans de 5,6%. L’indice sous-jacent étant à 7,5% sur la même période. Pas vraiment de surperformance via à l’exposition plus large, donc.
Au-delà de cette exposition plus large, l’ETF présente également l’avantage d’être côté en EUR sur le Xetra, de quoi limiter vos frais de change !
Nordea 1 Nordic Equity, pour les fans de fonds traditionnels
Dernière option, les traditionnels fonds d’investissement (OPCVM) et plus précisément le Nordea 1 Nordic Equity (LU0255619370). Nordea qui est justement une banque nordique.
Qui dit fond dit gestion active, et donc une pondération totalement différente des ETF précités. Selon le dernier rapport annuel, les trois premières positions sont Novo Nordisk (9%), Sampo (7%, Finlande) & Tryg (6%, Danemark). Un peu plus de 35% du portefeuille est suédois.
Selon les données Quantalys, le ratio de Sharpe sur 3 ans se situe à 0,65, avec une performance annualisée sur 5 ans de 8 %. Soit de meilleurs résultats que les deux ETF précédemment cités. Comme quoi, la gestion active peut parfois encore proposer une plus-value !
Les frais courants du fond sont de 1,79 % et ses frais d’entrées sont à 5 % maximum (négociable au cas par cas). Son profil de risque et de rendement est de 6 sur une échelle de 7.
Notez que si vous êtes belge, la banque en ligne Medirect propose la part Nordea 1 Nordic Eq Fd AP sans frais de courtage ni frais d’entrée ! Vous n’aurez qu’à payer la taxe de transaction boursière, et c’est tout. Très utile pour limiter ses coûts !
Conclusion
Les pays nordiques ont vraiment quelque chose de particulier. Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour en Suède un jour pour vous en rendre compte par vous-même.

C’est peut-être ce particularisme du modèle nordique qui explique les bonnes performances économiques de ces pays ces dernières décennies. Néanmoins, rien n’est sans risque, et la récession qui s’annonce risque de laisser de profondes marques dans ces économies industrielles. La Suède n’y fera pas exception !
Bien évidemment, lors de mes réflexions, mon choix personnel s’est porté sur Investor AB. La holding permet d’éviter les tracas des frais de gestion, tout en délivrant un rendement annuel extrêmement appréciable en comparaison des ETF et fonds cités. J’espère que cet article vous aura donné des pistes et des idées pour investir sur la Suède et son économie, quel que soit votre style d’investissement !


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