ASML possède le profil d’une entreprise technologique, avec des multiples de valorisation assez élevés. Néanmoins, à l’inverse d’une entreprise en pleine croissance comme Airbnb, l’entreprise présente un profil fondamental plus mature !
Le Z-Score d’Altman est une mesure de la probabilité qu’ASML fasse faillite dans les deux ans. Avec un résultat de 7,7, l’entreprise n’est clairement pas concernée par une faillite sur le court terme. Qui plus est, son ratio de liquidité générale (current ratio) de 1,5 x signifie que l’entreprise a les ressources financières pour rester solvable à court terme. ASML peut en effet compter sur un confortable matelas de 7,6 milliards de trésorerie et placements à court terme pour faire face aux imprévus. De plus, comme je l’ai dit plus haut, l’entreprise génère une énorme quantité de cash excédentaire dont elle pourrait rediriger l’usage au besoin (au détriment des actionnaires, si l’on peut dire).
Un mot sur la valeur intrinsèque selon Benjamin Graham, père du value investing et auteur des excellents livres fondamentaux « Security Analysis » et « L’Investisseur Intelligent ». Selon lui, en utilisant le cours de l’action de l’entreprise, ses bénéfices par action et ses dividendes, la valeur intrinsèque d’une action peut être trouvée et comparée à sa valeur de marché.
Dans mon calcul, j’utilise en conséquence le rendement d’obligations d’entreprises de grade AAA (3,61 %) et mes projections de croissance des bénéfices estimées sur la base des résultats depuis 2010 (26 % de croissance annuelle du BPA). Le cours au moment du calcul était de 537,2 € et le dernier BPA de 14,34 €. Ce qui m’amène à estimer la valeur intrinsèque d’une action ASML à 1049 € (formule ajustée de Graham en 1974) ou 573 € (formule avec un taux de croissance ajusté à l’environnement actuel). Personnellement, je préfère considérer la seconde approche, car plus réaliste du contexte économique moderne. L’entreprise est donc correctement valorisée pour le moment, selon moi. Dans les deux cas, ces valeurs sont à prendre comme des estimations, en ce sens qu’elles dépendent fortement des projections de bénéfices futurs qui restent hautement hypothétiques.