Investir autrement dans les énergies renouvelables : du financement participatif aux coopératives

Dossier spécial : investir dans les énergies renouvelables (6/6)

Investir dans les énergies renouvelables en dehors de la bourse

Investir autrement dans les énergies renouvelables : du financement participatif aux coopératives 1

Via notre dossier spécial, nous vous avons présenté ces dernières semaines diverses façons d’investir dans les énergies renouvelables. Des actions aux obligations, en passant par les ETF et fonds, les options ne manquent pas ! Néanmoins, toutes ont un point commun : elles reposent sur la bourse et impliquent que vous possédiez un pied, direct ou non, dans les marchés.

Mais il est également possible d’investir dans le renouvelable en restant hors des marchés boursiers. Ces options, parfois moins connues ou assez récentes, permettent souvent d’investir plus directement dans les énergies renouvelables. Et, très souvent de manière locale, dans des PME ou l’économie de proximité. Ces investissements prendront différentes formes : du prêt à la prise de participation, en passant par les collectivités, petit tour de l’offre disponible en 2019.

Investir différemment dans le renouvelable

Le financement participatif : crowdlending et crowdequity

Vous avez sûrement déjà entendu parler du crowdfunding, le financement par la foule. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une forme d’investissement puisqu’il s’agit d’un don ; votre argent ne vous reviendra pas et n’offrira aucun rendement, aucun bénéfice. Mais connaissez-vous les deux petits frères du crowdfunding, le crodwlending et le crowdequity ? La majorité des personnes répondra non, mais ils sont pourtant une option de diversification de votre patrimoine financier !

Crowdlending

Le crowdlending (prêt par la foule) se présente sous la même forme que le crowdfunding (plateforme en ligne), mais il repose sur un prêt contracté par une entreprise auprès de particuliers. Au travers d’un document officiel, ces derniers deviendront les créanciers de l’entreprise qui, année après année, remboursera le capital adjoint d’intérêts (taxables). C’est donc une vraie forme d’investissement puisque votre argent vous procure un rendement, variable suivant les projets. On parle ici d’un prêt obligataire.

Les particuliers prêtent de l'argent à une entreprise, ce qui stimule sa croissance. En retour, elle rembourse les prêteurs.
Source

Le risque est évidemment un paramètre à prendre en compte, comme dans tout placement. La rémunération, le taux d’intérêt promis au prêteur servira d’indicateur quant à ce risque. Qui plus est, ce genre de prêt sera souvent subordonné au remboursement de la banque. Ceci signifie qu’en cas de défaut de remboursement (pour faillite ou autre), votre prêt ne sera pas prioritaire dans l’ordre de remboursement. Il pourra être retardé, voire purement annulé.

Heureusement, il est possible d’être très sélectif sur les projets que vous souhaitez financer par crowdlending et les plateformes offrent souvent une bonne visibilité via des dossiers d’étude du financement. Dans le cas des énergies renouvelables, vous pourrez ainsi fournir du capital en vue de la création d’un parc éolien, de l’installation d’un système de cogénération dans une maison de retraite ou encore de l’amélioration d’une usine en vue de la rendre autonome via des panneaux photovoltaïques. Le tout, avec un rendement bien supérieur à celui d’un compte-épargne ou d’un livret A.

Suivant votre pays de résidence, différentes plateformes de crowdlending s’offrent à vous. Certaines opéreront à travers l’Europe, quand d’autres seront focalisées sur un pays en particulier. En France, il conviendra de toujours prendre le soin de vérifier que la plateforme est accréditée par les autorités françaises et enregistrée à l’ORIAS. En Belgique, même chose au travers d’un agrément octroyé par la FSMA, le régulateur du marché belge.

Parmi l’ensemble des plateformes disponibles, concentrons-nous sur celles qui permettent de financer les énergies renouvelables par un prêt obligataire :

Notez cependant bien que tout investissement est couplé à un risque : bien que le risque soit généralement faible dans le cas de prêts obligataires, il reste cependant présent. Il sera d’autant plus important dans le cas de startups. Et le prêt sera souvent subordonné. Il conviendra donc d’inclure le crowdlending dans un portefeuille financier déjà bien diversifié.

Crowdequity

Moins développé que le crowdfunding et le crowdlending, le crowdequity est également moins accessible. Ici, il est question d’investir dans des startups et/ou des PME en échange d’une partie du capital de ces dernières. L’investisseur particulier devient actionnaire des projets qu’il soutient via cette voie de financement. À l’heure actuelle, l’offre est encore très peu développée dans le secteur des énergies renouvelables. Seule la plateforme WiSEED, à notre connaissance, permet de réaliser ce type de crowdequity. Le crowdequity étant du coup plus risqué que le crowdlending, il conviendra donc de l’aborder avec prudence.

Les coopératives

Les coopératives d’énergie citoyennes sont dédiées à la mise en avant d’une production d’énergie décentralisée, écologique et indépendante. Forme de participation citoyenne au niveau communal et régional, ces coopératives offrent aux citoyens la possibilité de contribuer à la transition énergétique tout en plaçant son argent dans des projets locaux/régionaux. En tant que coopérateur, l’investisseur pourra participer aux décisions de la coopérative en matière d’investissement. L’argent investi servira à financer un projet en cours ou son développement, par exemple en finançant l’achat d’une éolienne. C’est un investissement qui s’apprécie sur la durée, idéalement au minimum pendant 5 ans.

​Les coopératives qui fonctionnent de manière opérationnelle peuvent proposer un dividende, ce qui fait donc des coopératives une forme d’investissement à proprement parler. L’argent placé dans ce type de structure génère de fait un rendement ! Ce dernier oscille le plus souvent entre 2 et 5 % avec, selon les pays/régions, des plafonds. Comme dans le cas d’actions, ces dividendes peuvent fluctuer au cours du temps et ne sont pas garantis. Ils sont également soumis à l’impôt.

Nos lecteurs belges seront également ravis d’apprendre que, pour les investissements réalisés à partir de 2018, les premiers 640 € de dividendes sont exonérés du précompte mobilier de 30 %. Une coopérative permet donc de bénéficier d’avantages fiscaux. Notons cependant que cette enveloppe exonérée porte aussi bien sur les dividendes de coopératives que sur ceux d’actions.

En France, notons notamment Énergie Partagée ou encore Enercoop, chez qui il est possible de souscrire à des parts à hauteur d’une centaine d’euros.

Schéma du principe d'investissement chez Énergie Partagée
Énergie Partagée en quelques chiffres

En Belgique, le site Coopératives à la carte dresse une liste assez complète de l’offre disponible dans le plat pays.

Carte des coopératives en Wallonie
Carte des coopératives en Wallonie (Source).

La rénovation de votre habitation !

On y pense peu, mais investir dans sa propre habitation peut être une forme d’investissement. Les gains annuels (en termes d’économies) qui peuvent être tirés de l’installation de panneaux photovoltaïques, d’une pompe à chaleur ou d’une meilleure isolation sont autant de formes de rendement. Cet argent économisé pourra être investi ailleurs. Tout bénéfique !

Le rendement dépendra des prix dans votre région, du coût de l’électricité, des éventuelles primes et déductions fiscales en vigueur. En Belgique par exemple, l’Écho soulignait il y a quelques mois que, malgré la disparition des primes en Wallonie, investir dans des panneaux photovoltaïques est de toute façon devenu un placement rentable même sans subside, notamment grâce au système de « compensation ».

On parle en moyenne d’un rendement de 4 % en Wallonie. Dans le meilleur des cas, l’investisseur peut s’attendre à un retour sur investissement sur 7 ans. Le rendement est supérieur à Bruxelles. Et on ne parle même pas ici d’une installation avec batterie domestique et voiture électrique/hybride ; dans ce cas, le rendement est encore plus avantageux tant les économies seront importantes !

Pour conclure

En dehors de la bourse, les opportunités d’investir dans les énergies renouvelables et la transition énergétique ne manquent pas. Les particuliers peuvent en effet investir directement dans des projets d’énergie verte à faible risque. Les projets photovoltaïques ne risquent pas de s’avérer être un mauvais calcul une fois le système installé et opérationnel, vu le retour sur investissement sur la facture électrique. Les projets communautaires et autres coopératives sont également très populaires. En effet, ils sont bons pour l’économie locale tout en procurant des rendements corrects et stables. Enfin, le crowdlending et, dans une moindre mesure, le crowdequity permettront souvent de financer de nombreux projets à travers l’Europe !

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