Honnis par certains, plébiscités par d’autres, les contrats de différence, mieux connus sous l’acronyme de CFD, n’en restent pas moins une classe d’instruments fort prisés des investisseurs particuliers. Les promesses de gains sont en effet potentiellement énormes ! Connaissez-vous les avantages de ce type de dérivés ? Sans oublier les risques qui y sont associés ? Analyse d’un instrument financier tout à fait particulier.
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Les CFD étant interdits de commercialisation auprès des investisseurs particuliers belges, le contenu de cet article ne s'adresse pas aux résidents fiscaux belges et n'est pas destiné à être diffusées ni à être utilisées par des personnes se trouvant en Belgique.
Table des matières
Qu'est-ce qu'un CFD ? Analogie avec les ETF à levier
Si vous êtes un.e habitué.e de nos colonnes, vous aurez remarqué que nous apprécions tout particulièrement le concept d’ETF. Ce dernier est un instrument financier qui permet de s’exposer à un actif financier, appelé sous-jacent (un indice, une classe d’actifs, un segment particulier, etc.), sans le détenir directement. Ainsi, un ETF sur le CAC 40 vous permet de miser sur l’évolution des actions du CAC40 sans avoir acheté des actions en pratique (et sans vous soucier de pondérer vos positions). L’ETF est donc, sur le plan théorique, un instrument financier de type dérivé. Il peut être utile, dans certains cas, pour trader en ligne tout comme dans le cadre d’un investissement de long terme.
Un ETF permet de miser à la hausse (long) ou à la baisse (short), sans levier ou avec levier (leveraged). Les mouvements seront amplifiés par le levier, mais dans une limite relativement acceptable, et ce, durant les heures d’ouvertures des marchés boursiers. Dans le cas des ETF leveraged long ou short, le facteur de levier ne peut être supérieur à 2x pour que l’ETF soit en accord avec la réglementation OPCVM (et puisse ainsi être commercialisé sous le label UCITS). Ceci explique qu’un investisseur particulier européen ne pourra jamais viser un levier énorme sur le CAC40.
Les CFD, a contrario, sont une autre forme de dérivés qui, bien que partageant certains traits avec les ETF (dérivé d’un sous-jacent, prise de position long ou short) présentent cependant un gros avantage : ils peuvent proposer des leviers allant bien au-delà de 2x. Le type de sous-jacent définira le levier maximum autorisé pour l’investisseur particulier (du moins, français). Que vous souhaitiez acheter des actions (levier maximum de 5x) au FOREX (30x) en passant par certaines cryptomonnaies (2x), les indices majeurs (20x) ou encore les matières premières (10x), le choix et les stratégies pour trader en ligne sont variés.
Grâce à l’effet de levier, les CFD permettent de miser bien plus que le capital réellement disponible. C’est à la fois un avantage énorme … Qui recèle cependant un risque majeur.
Attardons-nous un instant sur ces deux points.

Les 2 grandes caractéristiques d'un CFD à la loupe
Le principe d'effet levier
Grâce au levier, pour chaque point où le prix du sous-jacent évolue en votre faveur, vous gagnez des multiples du nombre d’unités CFD que vous avez achetées ou vendues. Pour chaque point où le prix évolue contre vous, vous ferez une perte. Il est donc possible de décupler l’effet long ou short initialement choisi.
Mais ce n’est pas tout : grâce à l’effet de levier d’un CFD et contrairement à un ETF, vous n’aurez besoin de déposer qu’une partie de la valeur totale de la transaction pour ouvrir une position. C’est ce qu’on appelle trader en ligne sur marge (trading on margin).
Prenons un exemple : avec 5000 € de liquidités, vous choisissez de trader en ligne un indice, soit via un courtier spécialisé en CFD, soit via un courtier classique où vous pouvez acheter des actions et ETF.
Les deux options qui s’offrent à vous sont :
- Avec un ETF : vous initiez, avec vos 5000 €, une position d'ETF. Chaque part d'ETF vaut 50 €. Vous achetez donc 100 parts, soit l'équivalent de 5000 €. Le levier est de 2x (c'est un ETF UCITS, il ne peut proposer plus). Si l'indice gagne 5 %, l'ETF gagne, lui, 10 % grâce à son levier. Ce faisant, 500 € de profits sont générés via l'effet de levier (10 % de 5000 €). A contrario, si l'indice perd 5 %, l'ETF en perd 10 et vous perdrez 500 € ... Mais il vous reste, dans la position, encore 4500 €.
- Avec un CFD : vous initiez, avec vos 5000 €, une position de 1000 CFD sur l'indice. Chaque CFD vaut 100 € (le prix de l'indice) et le contrat minimum (le lot) est de 1000 unités. Vous ouvrez une position avec un levier 20x, ce qui veut dire que vous êtes capables d'ouvrir une position équivalente à 100 000 € grâce à vos 5000 €. Le levier est donc de 20x, puisqu'il correspond à la taille de la position divisée par le capital disponible (soit 100 000 € / 5000 €). Si l'indice gagne 5 % et vaut 105 €, 5000 € de profits sont générés via l'effet de levier (5 € x 1000 CFD). Et bien évidemment, si l'indice perd 5 %, vous perdrez 5000 € ... Soit l'entièreté du capital investi.
Avec un ETF
Avec un CFD
Vous l’aurez compris via cet exemple : trader en ligne via un CFD vous permet d’augmenter vos rendements … mais également vos pertes ! Le CFD va vous permettre de gagner/perdre bien plus que ce que vous permettrait un ETF et ce, pour la même fluctuation du sous-jacent.
Le principe d'appel de marge, à ne JAMAIS négliger
Le principal avantage du levier est donc qu’il vous permet d’ouvrir des positions bien plus grandes que ce que vous permet votre capital réellement disponible. Cette position étant bien réelle, l’argent doit bien venir de quelque part : en pratique, c’est votre courtier qui accepte de vous prêter de l’argent.
Or, à la différence de l’ETF où votre perte maximale sera égale à votre investissement initial, un CFD va quant à lui permettre des pertes pouvant être nettement supérieures à votre investissement de départ.
Et le courtier n’étant pas un organisme de charité, vous pourriez très facilement vous retrouver à lui devoir de l’argent. Moins chouette ! Pour se prémunir partiellement, le courtier va vous demander une marge initiale (aussi appelée couverture), qui correspond à une partie de vos capitaux réels qui sera bloquée pour maintenir des positions ouvertes sur les marchés.
Et, lorsque vous n’avez plus suffisamment de liquidités pour maintenir cette marge, c’est très simple : le courtier se réserve le droit de clôturer vos positions automatiquement pour réduire votre couverture. Et ce, que vous soyez en plus-value ou en moins-value. C’est l’appel de marge.
Ceci, couplé à l’effet de levier, peut mener à des situations financièrement délicate.
Conclusion
Les CFD sont donc des produits qui peuvent proposer de réaliser des gains potentiels énormes lorsqu’il s’agit de trader en ligne. Il est en effet très facile/rapide de gagner ou de perdre de l’argent avec un CFD. Mais comme toujours, ce rendement potentiel, démesuré s’accompagne de risques l’étant tout autant. Qui plus est, le système de couverture peut engendrer des situations perverses. À ne pas mettre en toutes les mains et, si vous y tenez, à manier avec précaution !
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