Vous êtes-vous déjà demandé dans quoi investir pour surfer sur les mégatendances du futur ? Depuis plusieurs années, ARK Invest établit justement ce genre de prévisions. Ces Big Ideas 2022 visent une nouvelle fois à mieux guider vos décisions si vous désirez investir dans l’innovation et la disruption. Les sujets évoqués sont divers et futuristes à souhait !
Dans cet article, je reviens pour vous sur ce passionnant bouillon d’innovation, tout en vous proposant des idées concrètes d’investissements.
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Table des matières
En résumé
- Les Big Ideas 2022 rassemblent toutes les grandes thématiques identifiées par ARK Invest pour investir dans l’innovation et la disruption.
- 5 thèmes majeurs vont véritablement rythmer cette décennie jusqu’en 2030.
- Nous vivons déjà certaines disruptions en 2022, mais leur développement sera considérable d’ici à 2025-2030.
ARK Invest, une société de gestion dont l'innovation est le fonds de commerce
Dois-je encore pour présenter ARK Invest ? Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, cette maison de fonds proposent une gamme d’ETF à gestion active, focalisée sur l’innovation de rupture.
Depuis 2014, ARK Invest propose des solutions pour celles et ceux recherchant une croissance à long terme sur les marchés… En contrepartie d’un risque non négligeable.
Petite mise en contexte des ARK Invest Big Ideas
Depuis 5 ans maintenant, ARK Invest publie ces Big Ideas, un rapport annuel public qui rassemblent toutes les grandes thématiques d’investissement identifiées par ARK Invest. Le tout, bien sûr, dans un contexte totalement orienté sur l’innovation disruptive de demain. L’année dernière, je vous présentais d’ailleurs l’édition 2021 des Big Ideas, et je commençais par la même mise en garde.
Ce rapport d’ARK Invest Big Ideas 2022 n’est ni un guide de recommandations ni une garantie de la part d’ARK Invest. De plus, les entreprises qui baignent dans l’innovation de rupture sont des entreprises à risques, quand elles ne sont pas carrément spéculatives. Comme chaque année, donc, le but premier du rapport ARK Invest Big Ideas 2022 est d’éduquer.
Notez que je vais vous proposer, pour chaque thème, une petite sélection non exhaustive de valeurs (actions, ETF) à considérer. Ces sélections ne sont pas un conseil à l’achat ou à la vente des actifs qui sont en conséquence cités à titre purement indicatif. Je possède d’ailleurs des positions sur certains actifs cités (tout est dans l’avis de transparence en tête d’article).
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Les ARK Invest Big Ideas 2022
Une convergence de 5 grandes thématiques
Selon ARK Invest, 5 thèmes majeurs vont véritablement rythmer cette décennie jusqu’en 2030 :
- L’intelligence artificielle (IA) ;
- La robotique ;
- Le stockage d’énergie ;
- Le séquençage d’ADN ;
- La technologie Blockchain (y compris les cryptomonnaies).
Mieux : ARK Invest prédit que des synergies vont de plus en plus apparaître entre ces tendances.
Ce graphique permet de voir que l’IA (au sens large) devrait par exemple atteindre une capitalisation de marché de près de 108 billions (mille milliards) de dollars en 2030. Et ce, à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 26 %. C’est énorme !
Ceci dit, le secteur de la robotique, bien que plus « modeste » en taille, devrait quant à lui croître de près de 51 % par an… Ceci, en parallèle d’un tout petit TCAC de 3 % pour la part « non innovante » des marchés actions. Au-delà de ce top 5, ARK Invest a également identifié 9 autres tendances de fond qui approchent de leurs points de basculement.
Voyons voir ensemble de ce dont il retourne !
Intelligence Artificielle (IA)
Un double effet kiss cool : à mesure que les coûts d’apprentissage baissent et que les performances s’améliorent, l’IA devrait bouleverser notre façon de concevoir le travail et la tâche.
De l’IA au sens strict, certes, mais aussi d’autres sous-segments comme l’Internet des Objets (IoT) ou encore le cloud computing, grâce à l’essor des supercalculateurs.
Selon ARK Invest, la capitalisation boursière des entreprises actives dans la partie matérielle de l’IA (puces, serveurs) et les éditeurs de logiciels pourraient croître à un TCAC d’environ 50 %, passant de 2,5 $ billions en 2021 à 87 billions de dollars d’ici à 2030.
Dans notre quotidien futur, nous serons de plus en plus assistés par diverses IA : que vous soyez un employé administratif, un développeur de logiciel ou un avocat, la productivité devrait croitre de façon substantielle.
Les entreprises de tout bord devraient donc faire appel aux pure players du secteur pour leur fournir du matériel et des solutions adaptées à chaque besoin.
Consommation numérique
S’il est un secteur qui aura pu tirer son épingle du jeu de la pandémie de COVID-19 en 2020-2021, c’est bien le secteur des technologies et plus particulièrement de la consommation digitale.
Courses (e-commerce), jeux en ligne ou tout simplement socialisation sur les réseaux. Internet possède en effet le gros avantage d’offrir une solution à (presque) chaque besoin de notre mode de vie moderne. En ce qui concerne les chiffres, nous aurions passé 38 % de notre temps libre en ligne en 2021. D’ici à 2030, cela devrait grimper à 52 %.
Le développement et la multiplication des réseaux sociaux se sont fortement accélérés ces dernières années. Lancé en 2004, Facebook aura mis près de 9 ans à atteindre le milliard d’utilisateurs mensuels. TikTok, dernier venu dans l’arène (2016) aura quant à lui mis un peu plus de 5 ans pour atteindre la même base…
Et c’est sans parler des nouvelles plateformes médias, les mondes virtuels tels Fortnite ou Roblox, qui devraient permettre la création de nouvelles sources de revenus pour les concepteurs et les utilisateurs, grâce à l’économie créative.
Mais s’il est une tendance à surveiller de près, c’est bien le commercial social dont je vous parlais justement l’année dernière dans un article du dimanche. Cette tendance combine la facilité des achats en ligne avec les effets de réseau des médias sociaux.
Un puissant moteur de croissance qui, selon ARK Invest, devrait voir sa valeur brute des marchandises (GMV) augmenter à un TCAC de 41 % au cours des cinq prochaines années, pour culminer à 3,7 billions de dollars. Cela devrait correspondre à 22 % du volume total de transactions e-commerce en 2026.
Portefeuilles numériques
Déjà citée en 2021, cette idée revient cette fois renforcée par les leçons tirées ces dernières années. Il est clair que les portefeuilles numériques (PayPal, par exemple) se développent, mais saviez-vous qu’ils sont représentent désormais la méthode de paiement numéro un en ligne et hors ligne ? Un virage s’est opéré dès 2020 face aux solutions classiques que sont les cartes de débit, de crédit ou tout simplement l’argent comptant.
Il suffit de voir l’évolution de la base d’utilisateurs des applications Cash App (Square) et Venmo (PayPal) comparé à un mastodonte comme JP Morgan Chase pour se rendre compte de la lame de fond qui secoue le secteur financier :
C’est dingue ! Et c’est un bel exemple de l’avantage compétitif qu’ont les portefeuilles numériques sur les banques et entreprises financières traditionnelles : des coûts d’acquisition nettement plus faibles.
Là où une banque US doit dépenser jusqu’à 2500 $ pour acquérir un nouveau client, des applications comme Nubank ou Cash App n’en dépenseront qu’une poignée ! Tout ça grâce à un subtil mélange d’effets de réseau, de marketing viral et, il faut l’admettre, des services plus en phase avec les besoins modernes.
Et ce n’est que le début ! En plus d’offrir des services financiers classiques, les portefeuilles numériques pourraient devenir des plateformes de choix pour accéder aux actifs Web3, tels que les NFT.
Les blockchains publiques (Bitcoin, Ethereum), la DeFi et le Web3
Gros morceau, on s’en doutait bien ! ARK Invest propose en effet une assez longue section consacrée aux blockchains publiques (en opposition avec les blockchains privées ou étatiques). Mais le rapport fait aussi le point plus spécifiquement sur le célèbre Bitcoin, l’innovant Ethereum et la bouillonnante finance décentralisée (DeFi).
Il faut dire que les cryptomonnaies continuent de faire l’actualité. Ces derniers temps, il en était surtout question au vu des grosses baisses observées en parallèle des replis/corrections en bourse. Prenons les deux plus importantes, le bitcoin et l’Ethereum :
Si je vous montre ce graphe, c’est pour insister sur le fait que malgré les grosses chutes récentes, sur le long terme, les performances restent plus que confortables ! Et c’est là tout le sujet d’ARK Invest.
Prenez le bitcoin : malgré une exubérance record cet automne, avant le début des ennuis, les données de la blockchain suggèrent que les détenteurs de bitcoin se concentrent sur les fondamentaux à long terme. Comment l’affirmer ? Tout simplement parce que la quantité d’adresses qui accumulent le bitcoin augmente.
Ce sont les fameux « HODLERS », dont je fais partie, qui achètent sans se préoccuper des variations et gardent le tout pour du long terme. Le tout, sur fond d’améliorations technologiques (vu que la blockchain Bitcoin continue de s’améliorer) et d’acceptation grandissante de la part des entreprises, des banques et de certains états (comme le Salvador).
ARK Invest va même jusqu’à prédire un Bitcoin valant… 1 million de dollars d’ici à 2030 ! Ce chiffre, énorme, se base sur un calcul rassemblant tous les cas d’usage actuels et potentiels, et leur développement dans les 8 années à venir. Ça semble presque (je dis bien, presque) plausible :
Quant à l’Ethereum et la DeFi, l’augmentation de l’interopérabilité, de la transparence et des services financiers continuent de soutenir la création d’une finance décentralisée (sans intermédiaire), complète et riche d’opportunités.
Ethereum est clairement devenu la plate-forme prédominante en ce qui concerne les contrats intelligents pour la décentralisation, la finance (stablecoins) et les jetons non fongibles (NFT). La capitalisation boursière d’Ethereum pourrait dépasser 20 000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, selon ARK Invest.
Néanmoins, le gros souci reste les frais de transactions, qui demeureront élevés jusqu’au lancement d’Ethereum 2.0. En attendant, des solutions existent déjà, comme les protocoles de Layer 2.
Ethereum est d’ailleurs le carburant du Web3, ce concept d’Internet où les blockchains publiques et décentralisées permettront aux utilisateurs de stocker et d’échanger leurs actifs sur un marché secondaire légitime. Le plus célèbre exemple actuellement concerne, encore une fois, les NFT dont je parlais plus haut.
Ok, ce n’est clairement pas la meilleure vitrine pour vanter le concept de Web3. Mais mettons de côté tout le côté hype/folie profonde des NFT à têtes de singes se vendant à prix d’or, pour nous focaliser sur l’essence du NFT : un contrat intelligent qui vérifie la propriété d’un actif numérique sur les chaînes de blocs publiques.
Imaginez : vous vous voulez contracter un prêt en ligne et on vous demande votre pièce d’identité. N’importe qui peut avoir cette dernière et s’en servir à votre insu. Via le Web3 et un NFT de votre pièce d’identité, votre interlocuteur aura la certitude qu’il a bien affaire à vous. Voilà un usage clairement utilitaire du NFT !
L'édition de gènes et la multiomique
La thérapie génique et cellulaire, voilà un domaine que j’aime particulièrement, puisque c’est celui dans lequel j’évolue professionnellement.
Ici, tout est question de convergence de plusieurs tendances :
- Le séquençage d’ADN de nouvelle génération ;
- L’édition de gènes à proprement parler, grâce au système révolutionnaire CRISPR/Cas9 ;
- L’IA.
La grosse locomotive dans ce thème des ARK Invest Big Ideas 2022, c’est la technologie CRISPR. Cette méthode de modification des gènes est tout bonnement en train de révolutionner la façon dont nous concevons la génétique.
À la clé, et grâce à l’essor des technologies accélératrices (comme l’IA), une cadence accrue du rythme des découvertes scientifiques. Mais également une personnalisation accrue de la médecine (dite « de précision »), le tout pour guérir la maladie au lieu de simplement masquer les symptômes ou atténuer sa gravité.
Les sociétés d’édition de gènes et de thérapie génique pourraient atteindre à peu près 1,1 billion de dollars de capitalisation boursière d’ici à 2026. Soit un TCAC de 54%, vu qu’actuellement la capitalisation est estimée à 130 milliards de dollars.
Quant à la multiomique, qui allie les dernières avancées et analyses des champs de recherche de la génomique, de la métabolomique, de la transcriptomique et de la protéomique, elle devrait permettre aux scientifiques de débloquer les codes de la vie, de la maladie et de la santé. Ce qui, en pratique, devrait se traduire par des découvertes révolutionnaires applicables au monde clinique.
À mesure que les coûts diminuent, les tests de diagnostic moléculaire qui combinent l’ADN, l’ARN et les protéines devraient détecter les maladies de manière plus précise et plus complète que les tests existants. À la clé, un marché qui devrait passer de 110 milliards de dollars de revenus à 300 milliards d’ici à 5 ans, surtout grâce à la cancérologie.
Les véhicules électriques (EV)
Un marronnier des rapports sur l’innovation, et clairement un thème récurrent chez ARK Invest !
Les véhicules électriques approchent de la parité tarifaire avec les voitures à carburant fossile. Les leaders du marché des véhicules électriques développent des batteries innovantes, plus denses, afin de créer des véhicules à plus longue autonomie pour un coût plus faible.
Sur la base de la loi de Wright, ARK prévoit que les ventes de véhicules électriques devraient augmenter d’environ 8 fois, de 4,8 millions en 2021 à 40 millions d’unités en 2026. L’année dernière, ce chiffre était estimé pour 2025, un an de retard donc. Une grosse inconnue déjà pointée l’année dernière reste encore et toujours la capacité des constructeurs automobiles à réussir leur transition vers le véhicule électrique.
La conduite autonome
Et lorsque le thème des voitures électriques apparait, la conduite autonome n’est jamais bien loin !
Là où la voiture électrique vise surtout le consommateur individuel, la conduite autonome, elle, concerne plutôt le concept de transport au sens large. D’après ARK, les plateformes de véhicules autonomes généreront au moins 2 billions de dollars de bénéfices par an d’ici à 2030 (contre 1 billion l’année dernière).
Le gros objectif derrière la conduite autonome n’est, en effet, pas tant de libérer du temps au conducteur, mais surtout d’abaisser le coût du déplacement.
La logistique autonome
Cocorico : il y a quelques semaines, Exotec devenait la première licorne industrielle de France. Son business ? Des entrepôts où se déplacent des « Skypods », des petits robots organisés en ruches, qui participent à la préparation des commandes.
ARK Invest croit à ce concept de logistique autonome. Que ça soit dans l’entrepôt ou sur les voies de transport routières ou aériennes, les camions autonomes, les drones et les robots roulants pourraient réduire les coûts et offrir une livraison plus rapide et plus pratique des marchandises.
ARK estime qu’à mesure que les robots électriques remplaceront les voitures à essence, la livraison de courses robotisée pourrait convertir environ 40 milliards de dollars de travail non rémunéré en services payants. Cela permettrait d’économiser 6 milliards de dollars de consommation d’essence (ce qui représente à peu près 18 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an, ou encore 4 millions de voitures à essence).
Côté économique, nous parlons ici de revenus qui n’existent pas encore aujourd’hui, mais qui pourraient se monter à 900 milliards de dollars d’ici à 2030 !
L'impression 3D et la robotique
L’impression 3D est une forme de fabrication additive qui construit des objets couche par couche, par opposition aux processus de fabrication soustractive traditionnelle où la matière est enlevée. Cette année, ARK estime que le marché mondial de l’impression 3D évoluera à un rythme annuel composé de 56 % au cours des 8 prochaines années. Il passera ainsi de 70 milliards de dollars en 2020 à environ 6 billions de dollars d’ici à 2030.
Quant à la robotique, elle devrait permettre (comme les drones) de déplacer le travail non rémunéré vers le travail rémunéré. La machine à laver a par exemple permis de monétiser le temps non payé passé à nettoyer des vêtements. Elle a permis aux fabricants de machines à laver et aux laveries automatiques de se développer, créant de l’emploi dans la foulée.
L'aérospatiale orbitale
Terminons avec ce sujet qui a fait l’actualité ces derniers mois, vu qu’il semble que la mise en tourisme de l’espace soit initiée.
Au fil des années, les coûts de production des fusées, des satellites ainsi que leur mise en orbite diminuent. Grâce aux progrès du deep learning, de la connectivité mobile, des capteurs, de l’impression 3D ou encore de la robotique, un futur radieux s’annonce pour l’aérospatiale orbitale.
La clé derrière cet essor repose principalement dans la réutilisation des fusées, ce qui permet de diminuer considérablement le coût de mise en orbite. Ce faisant, il est possible d’envoyer dans l’espace plus de choses et plus d’idées qu’auparavant, le tout plus souvent.
Conclusion
Que dire après cette plongée dans le futur des 8 prochaines années ? Vous l’aurez compris en lisant cet article, les ARK Invest Big Ideas 2022 concernent clairement les technologies disruptives. Nous vivons déjà certaines de ces disruptions (l’IA, les véhicules électriques, etc.) en 2022, mais toutes devraient se développer considérablement d’ici à 2025-2030.
Nous verrons donc dans les années à venir si ARK Invest avait vu juste. Si vous le voulez, allez relire les Big Ideas de 2021 pour voir, avec du recul, la clairvoyance ou l’erreur de jugement d’ARK Invest !
Enfin, en complément, voici un épisode de podcast réalisé par ARK Invest pour accompagner ses Big Ideas 2022.
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