Microsoft, comme nombre d’actions technologiques de croissance, présente des multiples de valorisation assez élevés. Tant le ratio Price-to-Book (P/B) que le ratio Price-to-Sales (P/S) sont élevés, sans parler du ratio Price-to-Earning (P/E) qui, si nous prenons du recul, se rapproche de son plus haut historique d’août 2020.
Le Z-Score d’Altman est une mesure de la probabilité que Microsoft fasse faillite dans les deux ans. Avec un résultat de 8,7, l’entreprise n’est clairement pas concernée par une faillite sur le court terme. Qui plus est, son bêta sur 5 ans de 0,78 vis-à-vis du S&P 500 signifie que l’action a tendance à être moins volatile (et donc moins risquée) que le reste du marché boursier américain.
Un mot sur la valeur intrinsèque selon Benjamin Graham, père du value investing et auteur des excellents livres fondamentaux « Security Analysis » et « L’Investisseur Intelligent ». Selon lui, en utilisant le cours de l’action de l’entreprise, ses bénéfices par action et ses dividendes, la valeur intrinsèque d’une action peut être trouvée et comparée à sa valeur de marché. Graham pensait également que comme l’investisseur a le choix entre placer de l’argent dans des actions ordinaires ou des obligations, il était approprié de prendre en compte le taux d’intérêt payé sur une obligation de haute qualité pour déterminer la valeur intrinsèque d’une action.
Dans notre calcul, nous utilisons en conséquence le rendement d’obligations d’entreprises de grade AAA (1,88 %) et les projections de croissance de Microsoft disponibles sur Yahoo Finances (17,22 % par an pour les 5 prochaines années). Le cours au moment du calcul était de 292,85 $ et le dernier BPA de 8,05 $. Cette approche, dite « révisée » de la valeur intrinsèque selon Graham, estime la valeur intrinsèque d’une action Microsoft à 456,32 $, soit une sous-valorisation de 44 % par rapport au cours actuel. Cette valeur est à prendre comme une estimation, en ce sens qu’elle dépend fortement des projections de bénéfices futurs qui restent hautement hypothétiques.
Le Piotroski F-Score, de son côté, est très bon. Situé à 8 sur une échelle de 9, c’est un signal d’achat selon la philosophie de ce score. En effet, ce dernier identifie Microsoft comme une entreprise présentant des bilans liquides solides, une rentabilité croissante et une efficacité opérationnelle. Quant à notre score Investiforum, dérivé de l’approche NASDAQ Dozen, le résultat est bon ici aussi. La note finale est de 7 sur 9, impactée par le rendement du dividende inférieur à 2 % et un ratio PEG synonyme de survalorisation au regard de la croissance du bénéfice attendue.
Cette analyse fondamentale a été réalisée le 14 août 2021. Les chiffres et multiples peuvent être sensiblement différents à l’heure de lire cette analyse.