Microsoft, comme nombre d’actions technologiques de croissance, présente des multiples de valorisation assez élevés. Néanmoins, ces derniers sont moins élevés qu’en 2020-2021, tant au niveau du ratio Price-to-Book (P/B) que pour le ratio Price-to-Sales (P/S) ou encore Price-to-Earning (P/E). En effet, si nous prenons du recul, les plus hauts historiques de valorisation datent d’août 2020 (pour le P/E) et novembre 2021 (pour le P/S et le P/B).
Le Z-Score d’Altman est une mesure de la probabilité que Microsoft fasse faillite dans les deux ans. Avec un résultat de 8,4, l’entreprise n’est clairement pas concernée par une faillite sur le court terme. Qui plus est, son bêta sur 5 ans de 0,93 vis-à-vis du S&P 500 signifie que l’action a tendance à être légèrement moins volatile (et donc moins risquée) que le reste du marché boursier américain.
Un mot sur la valeur intrinsèque selon Benjamin Graham, père du value investing et auteur des excellents livres fondamentaux « Security Analysis » et « L’Investisseur Intelligent ». Selon lui, en utilisant le cours de l’action de l’entreprise, ses bénéfices par action et ses dividendes, la valeur intrinsèque d’une action peut être trouvée et comparée à sa valeur de marché. Graham pensait également que comme l’investisseur a le choix entre placer de l’argent dans des actions ordinaires ou des obligations, il était approprié de prendre en compte le taux d’intérêt payé sur une obligation de haute qualité pour déterminer la valeur intrinsèque d’une action.
Dans mon calcul, j’utilise en conséquence le rendement d’obligations d’entreprises de grade AAA (3,68 %) et les projections de croissance du bénéfice par action (BPA) de Microsoft, que j’évalue sur la base des 10 dernières années à 26%. Le cours au moment du calcul était de 289,16 $ et le dernier BPA de 9,65 $. Cette approche, dite « révisée » de la valeur intrinsèque selon Graham, estime la valeur intrinsèque d’une action Microsoft à 381 $, soit une décôte de 27% par rapport au cours actuel. Cette valeur est à prendre comme une estimation, en ce sens qu’elle dépend fortement des projections de bénéfices futurs qui restent hautement hypothétiques.
Le Piotroski F-Score, de son côté, est très bon. Situé à 7 sur une échelle de 9, c’est un signal d’achat selon la philosophie de ce score. En effet, ce dernier identifie Microsoft comme une entreprise présentant des bilans liquides solides, une rentabilité croissante et une efficacité opérationnelle. En pratique, le Piotroski F-Score aurait même pu être de 8 sur 9, tant la variation de la marge brute est marginale (-0,5%), pénalisant malgré tout le calcul de score.
Quant au score Investiforum, dérivé de l’approche NASDAQ Dozen, le résultat est bon ici aussi. La note finale est de 7 sur 9, impactée par le rendement du dividende inférieur à 2 % et un ratio PEG synonyme de survalorisation au regard de la croissance du bénéfice attendue.
Cette analyse fondamentale a été réalisée le 11 août 2022. Les chiffres et multiples peuvent être sensiblement différents à l’heure de lire cette analyse.